Alpinismes.free.fr - - - - - - Texte et illustrations Yves Saliba (tous droits réservés) . Dernière mise à jour le 08/08/2013 à 11:03

Introduction


Comment s'y prendre en terrain glissant
Pour ne pas glisser comme des bêêêtes...


Contrairement à des bruits qui courent, savoir marcher sur un terrain glissant (neige, herbe, terre, ébouilis), savoir se servir d'un piolet ou de crampons n'est pas affaire de gros muscles, ni de nombre de sommets "conquis", ni de titre ou de diplôme.
Cela n'est pas inné cela s'apprend. Pour cela, il est nécessaire  de connaitre, de comprendre et de s'exercer.

Connaitre

- les techniques (qui sont simples, ce qui ne veut pas dire évidentes)
    - les lois de la nature (physiques, psychologiques)
    - les expériences heureuses ou malheureuses de nos prédécesseurs

Comprendre

   Comprendre comment tout cela s'enchaine. Avoir une petite idée aussi du pourquoi.
Savoir distinguer la fiabilité de ce qui nous est dit, savoir échapper à l'influence pour faire place à l'intelligence.
Sortir du dogme et de l'ignorance et aller vers la liberté et la responsabilité.
J'espère y contribuer en mettant à disposition cet ensemble de documents.

S'exercer

Croire, par exemple, que marcher avec un piolet pendant des années permet de savoir s'en servir est une erreur -fréquente-. C'est ce que je nomme la "fausse" expérience.
Il faut expérimenter, s'exercer dans des conditions qui permettent d'explorer réellement les difficultés que l'on pourrait être amené à rencontrer dans la réalité (y compris lors d'un accident). Cela ne peut se faire que sur un terrain adapté, pas au cours d'une excursion.
Toutes les techniques décrites ici s'appliquent de la même manière sur neige, glace, herbe, terre et éboulis.

Voir le chapitre "Comment apprendre"


Qui croire ?
Les professionnels (guides), les diplômés (initiateurs bénévoles), les vedettes, l'auteur de ce texte ?
Personne n'est à croire car il faut comprendre. C'est plus fatiguant mais bien plus sûr.
Il m'est arrivé de rencontrer des gens fort auréolés de titres, diplômes et hautes fonctions qui enseignaient des techniques fausses et nuisibles. Vous êtes étonnés, choqués ?
Ce n'est simplement là que la réalité humaine. La fatuité (incompétence avec la prétention de l'être) est une attitude des plus répandues surtout en milieu de "sports à risques". J'espère que l'enseignement qui suit vous permettra de vous faire une opinion éclairée et contribura à votre joie et votre sécurité.

A qui est destiné cet enseignement :

La fausse expérience : Des conseils, des précepts assez précis sont donnés ici or, on voit couramment des personnes expérimentées faire le contraire. Peut-on en conclure qu'il faut faire comme elles ?
Non, car une personne peut être "expérimentée" et être dans l'erreur depuis 20 ans sans que cela ait de conséquences :
- soit parce qu'elle n'a jamais rencontré de situation difficile (fausse expérience), 
- soit que ses capacités physiques (force, adresse) compensent l'innefficacité de sa technique.
Par contre une personne débutante a peu de ressources et doit donc utiliser la meilleure méthode pour avoir l'opportunité de survivre ... "et de devenir expérimentée". C'est pourquoi l'enseignement donné ici est précis.
S'agissant de vie ou de mort, ce n'est pas un luxe de connaitre le meilleur...quitte à faire ce qui nous plait quand il n'y a pas péril.

La rigueur ou l'intelligence ? : Certains conseils donnés ici sont simplifiés et rigides dans un but pédagogique. La réalité est toujours plus complexe que ce que l'on peut écrire. Quand les personnes sont ou deviennent expérimentées, elles peuvent entrer dans des nuances plus souples car elles savent alors ce qu'elles font.
Mais, ne pas oublier que les meilleurs alpinistes furent souvent la victime de leur relâchement de vigilance (trop de routine, trop facile...). J'ai, moi aussi, quelques souvenirs cuisants de la sorte! 
Même très expérimenté, il y a lieu de se choisir, à titre de "garde-fou", quelques principes auxquels on ne dérogera pas.

Solidement appuyé sur les règles implacables et universelles de l'harmonie, chaque musicien compose sa propre musique.

Cet équilibre délicat entre risque, précaution, motivation etc... est traité sur un autre plan dans la partie "Anthropologie"

L'enjeu :
Chaque année, des dizaines de personnes chutent sur terrain glissant, certaines s'y tuent. C'est une des causes principales d'accidents en montagne (loin devant les avalanches par exemple). 
En l'absence de statistiques plus précises, je fais l'hypothèse qu'une bonne partie de ces accidents est due à des confusions techniques. 
J'espère que les explications qui suivent apporteront quelques éclaircissements.

Viatique

Lorsqu'on glisse ou qu'on trébuche, ne compter ni sur Maman, ni sur Superman, réagir ! Si on n'a plus son piolet, se servir de ses ongles, il y a toujours quelque chose à faire.
En toute circonstance, le principal outil de l'alpiniste, c'est sa tête, ensuite viennent ses pieds (bien chaussés), ses mains et son piolet.
Quand au coeur... il est ce qui donne sens à tout cela.

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