Alpinismes.free.fr - - - - - - Texte et illustrations Yves Saliba (tous droits réservés) . Dernière mise à jour le 08/08/2013 à 11:03
Terrains Glissants : Choix d'un piolet
Conformité aux Normes
Les piolets
commercialisés en Europe doivent en principe respecter la
conformité aux normes les concernant.
Ces normes sont
principalement les normes UIAA 152 (Ice Tools)
Elles sont publiées
par exemple ici :
http://www.theuiaa.org/uiaa_safety_labels.php
"Ice Tools (Axes and Hammers)"
UIAA 152
Comme vous le pouvez le constater, ces normes
définissent une résistance mécanique
minimum
selon 2 catégories T (Technic) et B (Basic)
(La
catégorie T résiste a de plus grandes forces, mais ce
qui compte le plus est sa résistance à la fatigue
(vibrations et la tenue de la lame) : en effet, en "traction"
le piolet subit des chocs violents et répétés
ainsi que des torsions.
Mais rien n'est dit concernant la
fonctionnalité, l'ergonomie, l'adaptation de l'outil à
votre manière de l'utiliser.
La conséquence est
que vous trouverez dans le commerce des piolets parfaitement conforme
aux normes certains excellents et les autres exécrables, je
dirais même plus dangereux.
Principe général
Que
ce soit pour des pentes de neiges dures, pour déambuler sur un
glacier crevassé ou sur une pente d'herbe raide, la fonction
primordiale du piolet est de permettre d'enrayer une glissade avec la
technique de la position d'arrêt (ancre).
En position
d'arrêt, la main qui est sur la tête du piolet supporte
votre poids, mais aussi peut-être celui de votre compagnon de
cordée qui est tombé dans la crevasse, sans parler
du choc. On peut estimer (au jugé) les forces subies à
200Kg pendant quelques dizièmes de secondes, puis 100Kg
plusieurs minutes ....Cela peut être violent.
Critères
de choix.
Nous distinguerons 2 catégories qui répondent
à des besoins assez différents : les Piolets de
randonnée (d'usage général) qui est le sujet de
ce document et les piolets spécialisés Traction que
l'on évoquera rapidement.
Piolet de
randonnée
Randonnée s'entend
ici comme toute activité d'alpinisme autre que
piolet-traction. Cela va de la marche sur herbe, névé
ou glacier jusqu'à l'ascension de couloirs de pente moyenne
(45° ou un peu plus).
La
tête
La tête c'est à la fois, la
lame, la panne, l'oeil et l'emmanchement
Choisir une tête
avec un col mince et de forme arrondie, lui permettant de pivoter
confortablement entre le pouce et l'index. Ceci permet la préhension
en canne comme en ancre avec un passage facile entre ces 2
modes.
Vous trouvez des piolets avec le dessus de la lame
tranchant, ou hérissé de pointes ce qui rend
"sanguinaire" la tenue en ancre !
Vous en trouverez
d'autres, avec un col de la panne :
-trop gros et/ou de forme
prismatique ce qui risque de faire lâcher
- ou trop
court ce qui crée un risque de se coincer ou se casser une
phalange.
On trouve même des têtes en tôle plate
vrillée pour former la panne. Le col est ainsi un tortillon de
tôle qui ne permet la préhension qu'exclusivement dans
la main droite et en "lame-interne" et qui est donc des
plus néfastes.
Enfin, on trouve des piolets sur lesquels la
base de la tête comporte des nervures et enfractuosités
qui risquent de coincer ou déchirer la corde si on utilise le
piolet en pieu d'assurage. (voir photo ci-dessus, "mauvais
piolet de randonnée" à manche rouge)
Exemples de bon piolets de randonnée
:
(au moins pour ce qui est de la forme de la tête)
Les
têtes ont des formes minces, arrondies. La tenue en ancre est
confortable
Lame bien formée.
Exemples de mauvais
piolets de randonnée
(et qui ne sont pas bons non plus
en cascade)
Leurs
formes incitent à les tenir en lame-interne et rend leur tenue
en position Ancre inconfortable ou même douloureux.
Autrement dit on a toute chance de lâcher prise lorsque l'on
voudra s'en servir en position d'arrêt.
(Si vous en avez
malheureusement acheté un, mettez le au musée et,
procurez vous un vrai piolet à la place)
La
lame
Longueur
Mesurée en ligne
droite entre le flanc du manche et l'extrémité de la
lame.
Elle détermine la profondeur maximale de
pénétration dans une surface plane.
13cm=130mm
est un minimum; 14 à 15 cm c'est bien.
Certains piolets
sont vendus avec une lame trop courte.
La longueur de lame
contribue aussi au dégagement, les manches courbes
complètent ce dégagement, mais des lames plus longues
atteindraient le même résultat.
Forme
2
formes coexistent:
-dite "classique" (courbée
vers le bas)
-dite "banane" (courbée vers le haut
comme une banane sur un bananier, une corne de rhinocéros, et
bien d'autres choses...)
Pour les usages ordinaires (Ancre,
Charrue) les formes classiques et "bananes" se valent. Une
forme droite conviendrait tout aussi bien d'ailleurs, mais c'est
moins esthétique !
La lame banane facilite le désencrage
en usage piolet traction, mais elle nuit à l'encrage dans la
technique Rampe en descente. (mais ce n'est pas si grave car la rampe
n'est pas une technique fondamentale)
En piolet-traction, la
lame "banane" ne procure pas un meilleur ancrage qu'une
lame classique mais elle permet de désancrer plus facilement
le piolet et, cela contribue à la sécurité car
le désancrage est une phase périlleuse.
(Je rappelle
qu'en randonnée il faut le faire "exprès"
pour avoir à faire vraiment du piolet traction ! )
Angle
d'attaque
Il s'agit de l'angle que forme la première
partie de la lame (4 ou 5cm) lorsqu'elle pénètre dans
la neige.
Il correspond à la différente par rapport
à la direction de la tangente à l'arc de cercle lors de
la frappe.
Il ne dépend pas de la forme de la lame. Il
devrait être de 0.
Un angle positif augmente l'accroche mais
peut géner la frappe.
Un angle négatif est
rédhibitoire.
Nous distinguons ici l'angle d'attaque en
charrue et l'angle d'attaque en traction.
La forme de la lame
résulte d'un compromis entre ces 2 besoins. La différence
est surtout marquée pour un piolet à manche
court.
Matière:
Normalement les lames sont en
acier de haute qualité
Certaines lames sont en alliage
d'aluminium. En neige ou en glace cela ne pose pas de problème,
mais le moindre choc sur une pierre les émoussera. Ces métaux
sont donc à réserver pour un piolet de "dépannage".
Le
titane est plus dur que l'aluminium mais il est cher...donc rare.
La
panne
-La panne a pour fonction initiale de
permettre de tailler des marches dans la glace ou la neige dure.
Cette fonction est assurée assez facilement, n'importe qu'elle
panne même non aiguisée permet de creuser la neige.
-Le
col de la panne permet de bloquer la main lors de la
préhension en lame-externe notamment pour les positions Ancre
et Charrue (position d'arrêt). Cette fonction a une importance
vitale. En effet, un mauvais calage, un inconfort dans cette position
peut faire lâcher prise dans une situation où le piolet
est le dernier rempart devant la mort.
Beaucoup de piolets ont des
col de panne bien formés, mais malheureusement d'autres sont
vendus avec des col de panne contondants. Il semble que les
concepteurs de ces piolets se soient préoccupés plus de
faire des économies de fabrication ou bien de déclencher
l'achat compulsif en donnant un aspect original, exotique à
leur piolet. Il faut bien comprendre qu'une la large majorité
des acheteurs de piolet n'en ont jamais eu avant et n'en achèterons
jamais d'autre.
D'autre part, les normes sur les piolets ne
portent que sur des critères de solidité.
Marteau
ou Tête de frappe
Sur les marteau-piolets, la panne est
remplacée par une masse faisant office de marteau pour
enfoncer des pitons. Cela n'empêche pas d'offrir le même
confort de préhension que décrit précédemment.
Le
manche
Matière
Bien sûr, au
commencement était le manche en bois , mais à ce jour
presque tous les piolets ont un manche en tube d'alliage d'aluminium
7075 T6.
Un nom commercial de cet alliage est "Zycral"
(il y en a d'autres). Par négligences ont dit aussi "alu"
ou "Dural" ce qui est inexact. Mais en ce domaine il n'y a
pas de secret, il n'y a que le 7075 T6.
Quelques exception : il
existe 1 piolet avec manche en Titane (ou titanium qui est le nom
anglais) et un autre avec le manche en composite à base de
fibre de carbone. Ces matières sont plus légères
pour la même solidité (la fibre de carbone est fragile
au chocs), mais elles sont très chères!
Solidité
du manche
La catégorie B suffit en général.
Pour
des courses d'alpinisme où le piolet est très sollicité
(assurage sur piolet, frappe répétée en piolet
traction, etc) il faudra choisir le type T plus lourd mais plus
solide.
Forme du manche
Les manches courbes n'ont
d'utilité qu'en piolet-traction :
-d'une part,
pour certains passages bombés particulièrement
difficiles, cette courbure permet à la lame d'atteindre
la surface de la neige malgré le bombement.
-d'autre part,
la main peut encaisser plus d'effort lors de la traction si elle se
tient à une partie du manche qui est plutôt orthogonale
que parallèle à cet effort. En pratique, un bon
compromis est un angle de 45° environ avec la direction de la
traction.
Mais, le piolet-traction est, je le répète,
une technique de progression, pas une technique d'assurage, elle est
donc à réserver pour les cas particulier où elle
est nécessaire (parois très raides).
Pour
l'utilisation en randonnée (y compris sur glacier) un manche
droit est mieux adapté. La forme droite est nécessaire
pour permettre l'utilisation en pieu (sinon, on a un risque de
pivotement...)
Une "tendance" fait que l'on trouve
actuellement dans les boutiques une majorité de piolets à
manches galbés. Pour autant, un manche droit reste préférable
pour un piolet qui sera utilisé en randonnée.
Longueur
du manche :
Au début de l'alpinisme, le piolet avait un
manche très long car il s'inspirait d'outils longs (hache,
bâton de berger).
L'évolution a fait passer cette
longueur de 2m à 1m ou même 50cm.(Mais le plus court
n'est pas obligatoirement le meilleur; cela dépend de l'usage
envisagé).
La longueur du manche résulte d'un
compromis entre différents usages du piolet (dont le portage
sur le sac, c'est à dire le poids !)
Pour un piolet de
randonnée, l'usage le plus fréquent est le piolet-canne
avec comme impératif de pouvoir toujours passer en position
d'arrêt.
Le piolet-ramasse est aussi très utile : il
nécessite un manche le plus long possible.
Le
piolet-traction ne devrait pas être pratiqué souvent ou
alors, il faut s'orienter vers un piolet fait pour cela.
-le gain
de poids et le piolet-traction font s'orienter vers un manche
court
-le piolet-ramasse fait s'orienter vers un manche long.
-la
longueur du manche optimale en piolet-canne dépend de la
raideur de la pente envisagée
-la manoeuvre de passage en
position d'arrêt n'est pas plus difficile avec un manche court
ou un manche long. Il faut s'être néanmoins entrainé
avec ce même outil pour ne pas être surpris.
A ce
jour, pour un usage en randonnée la longueur se choisit comme
suit : tenir la tête du piolet dans la main, la pique
doit alors atteindre la hauteur de la cheville.
Cette longueur
convient bien en canne, mais est un peu courte pour la ramasse.
Il
existe des piolets avec manche télescopiques ce qui
peut faciliter la ramasse et l'utilisation en canne.
Une
erreur fréquente est de choisir un piolet de randonnée
avec un manche court pour pouvoir "faire du piolet-traction"
avec. Vous aurez alors un mauvais piolet de randonnée (canne
et ramasse inefficace); et un mauvais piolet-traction.
On voit
de plus en plus de gens tenir un piolet-canne (trop court) dans une
main et un bâton dans l'autre main pour compenser. Cette
solution est mauvaise :
-soit le terrain est peu dangereux, il
vaut mieux mettre le piolet sur le sac.
-soit le terrain est
dangereux, le bâton risque d'entraver la manoeuvre de passage
en position d'arrêt....
Gainage du manche
La
préhension du manche du piolet pose 2 problèmes:
-le
refroidissement de la main (ou même le collage de la peau par
le gel !)
-le glissement.
La plupart des manches de piolet sont
simplement peints.
Certains sont recouvert d'une gaine de
caoutchouc.
En pratique, une gaine caoutchouc augmente notablement
le poids du piolet. Si elle est mouillée est adhère
bien peu. Il est préférable, à mon avis, de se
munir de gants ou de mouffles sérieux et de disposer d'un
Crochet.
La pique
Elle
sert pour les techniques de ramasse et d'autre part pour la technique
du pieu.
Une pique conique en acier est préférable à
une pique tubulaire en alu mais ce n'est pas très important.
Pique tubulaire : cette technologie est utilisée
pour les piolets ultra-légers. Le tube du manche est coupée
en biseau à 45°, bouché pour éviter que le
manche se remplisse de neige et éventuellement munie d'un
renfort. Il existe un problème : le sens du biseau.
Le
biseau coté lame est ce que l'on trouve le plus
couramment sur les modèles commercialisés.
-Avantage
: Il offre une plus grande longueur apparente du manche (préhension
au plus bas) et est favorable pour éviter un accrochage de la
pique lors de la position d'arrêt.
-Inconvénient
:Par contre cela gène le piquage du piolet-canne (lame
orientée vers l'amont) sur neige dure, en pente raide. Le
problème est empiré par la présence d'un crochet
mal placé. Cette disposition incite à tenir le piolet
en traversée en lame-interne, elle est donc néfaste.
Cela
dit, le problème ne se pose vraiment que sur pente raide et
dure où le piolet-canne commence à faire place au
piolet-ancre par exemple.
Un biseau coté panne
est préférable car il favorise le piquage du
piolet-canne tenu en lame-externe
On constatera pourtant que
tous les piolets à manches biseautés le sont coté
lame donc incitent à la préhension lame-interne. (voir
chapitre "le sens du piolet" pour explications sur ce
paradoxe)
Renforts de
préhension
Gainage du manche
voir
"Le manche"
Crochet (ou ergot)
Le crochet
est un accessoire apparu récemment (en 2000?) et qui permet,
en piolet-traction, d'appuyer la main et de renforcer la prise.
Ce
crochet assure donc la fonction principale espérée
d'une dragonne mais avec l'avantage de laisser la main libre.
Les
piolets actuels faits pour la technique du piolet-traction intègrent
le crochet dans la forme même de leur manche ou bien sont munis
d'un crochet amovible fixe ou réglable.
Ainsi il devient
possible, à la fois de disposer d'une préhension solide
et d'opérer des changements de main en cours d'ascension.
Cel
n'est pas une panacée, mais cela ouvre de nouvelles
possibilités.
En randonnée, la présence
d'un crochet offre une seconde chance, une possibilité de se
rattraper si on chute en tenant mal le piolet. Cela permet aussi, en
position d'arrêt que la 2ième main (la main aval)
contribue elle aussi à résister au choc de l'arrêt.
Par contre, il est important, sur un piolet de randonnée, que
le crochet soit coulissant ou escamotable afin que le manche du
piolet retrouve une forme lui permettant d'être d'enfoncé
dans la neige en "pieu".
Peu répandu actuellement
(problème de brevet ?), ce dispositif devrait être plus
courant à l'avenir et réduire l'emploi des
dragonnes.
Attention : les crochets se sont pas (encore) pris en
compte dans la norme UIAA, donc leur solidité n'est pas
testée.
Piquage avec un crochet: ainsi qu'évoqué
à propos des piques tubulaires, un crochet peu entraver le
piquage du piolet canne s'il est fixe et placé trop près
de la pique. Il faut au moins qu'il soit à 5 cm au-dessus de
la pique afin que l'on puisse amorcer le piquage en pente raide.
L'idéal est que le crochet soit coulissant afin qui laisse
libre le piquage et l'utilisation en pieu.
Longe et/ou
Dragonne
Vaste sujet de débat... (voir aussi
Crochet)
--Dragonne pour un usage en
cascade ?
Avec un piolet-cascade moderne, la dragonne est
remplacée par la conformation du manche qui permet une tenue
solide, tout en permettant une plus grande souplesse de mouvements.
Les grimpeurs de cascades et autre adeptes du dry-tooling ont des
opinions diverses sur le sujet.
--Dragonne
pour un usage en randonnée ?
Ce que pourrait apporter
la dragonne :
Rattraper le piolet si on l'a lâché
pendant la chute ?
On imagine qu'en cas de chute, si on lâche
le piolet, on aura, grâce à la dragonne, une chance de
le rattraper pour se remettre en position d'arrêt.
En
pratique, il faut bien comprendre que tout se passe très vite
et avec grande violence. Le piolet ne va pas revenir bien gentiment
dans la main, il va jaillir, rebondir au bout de la dragonne, (et
frapper la main ou la tête !) les secondes s'écouleront
sans qu'on arrive à le saisir et après quelques
secondes la situation est dramatique....
Récupérer
le piolet si on le lache par inadvertance ?
On suppose ici que
l'on est pas tombé, mais qu'on a lâché son piolet
par maladresse, par étourderie ! La maladresse est humaine,
mais elle sera très réduite si on est conscient de
l'importance vitale du piolet.
Renforcer la prise pour espérer
enrayer une chute en tenant le piolet d'une seule main par le
manche comme en piolet traction.
C'est l'erreur classique des
débutants (ou que l'on voit dans les films à
sensations)
La seule manière efficace d'espérer
enrayer une glissade est la position d'arrêt qui se fait à
2 mains dont une est sur la tête du piolet en labourant
progressivement le sol. Essayer de planter le piolet est un
réflexe de panique bien naturel mais néfaste.
En
outre les dragonnes qui sont livrées avec des piolets de
randonnée ne sont pas prévues pour cela : elles se
cassent ou s'arrachent et le piolet reste sur place pendant qu'on
continue avec la dragonne !
Inconvénients de la
dragonne
Elle fait croire qu'on peut se permettre d'être
"distrait". Elle fait oublier que le piolet doit être
tenu à tout instant comme si on tient sa propre
vie.
Accessoirement, lorsqu'on utilise le piolet pour "débotter"
les crampons, il y a un risque d'emmêler la dragonne dans les
crampons et de chuter à cause de cela.
en conclusion
: la dragonne sur un piolet de randonnée semble plutôt
néfaste à la sécurité, sauf cas
particulier.
Quelques idées
reçues
"L'équilibrage"
du piolet
On voit
régulièrement des expressions mystérieuse comme
"ce piolet est bien équilibré".
Le piolet
serait-il un instrument aussi délicat qu'un Stradivarius ?
En
utilisation en piolet traction, la répartition idéale
des masses est comme pour un marteau, en fait un déséquilibre
maximal :
-un manche de masse nulle
-une tête qui
concentre toute la masse du piolet.
C'est ainsi que le piolet sera
le plus facile à planter en technique piolet-traction.
En
pratique, la technologie a ses limites, et quand on parle
(abusivement) de piolet équilibré on signifie un piolet
avec une tête lourde et un manche léger tout
simplement.
Cette notion n'a aucune importance pour un piolet
utilisé en randonnée.
...
Piolet-traction
Je
passe rapidement sur cette catégorie qui concerne un public
très averti.
Je ferais remarquer néanmoins que
lorsque l'on fait la marche d'approche pour atteindre une belle
cascade de glace, on peut se retrouver sur un terrain de type
randonnée et qu'il pourra être bien utile de pourvoir
utiliser un de ses "engins" comme un piolet de randonnée
La
technique du piolet traction se pratique avec 1 piolet dans chaque
main.
Exemple
de piolet cascade (spécialisé traction)
Performant
en traction mais guère utilisable pour la position d'arrêt
(pas de panne ni de tête de frappe suffisamment large pour
caler la tenue en ancre, dessus de lame agressif, tête
un peu trop grosse )
Ce type d'outil avec lequel la préhension en ancre (Position
d'arrêt) est alléatoire ou sanglante et avec lequel tout piquage ou
pieu est impossible est à réserver pour son usage très spécifique
(traction sur glace et surtout sur rocher) et ne devrait pas être
utlisé comme piolet de progression ou d'assurage sur neige ou glace en
montagne... et pourtant...
Il existe des outils intermédiaires, performants en traction et néanmoins correctement utilisables en assurage....(à suivre)
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Alpinismes.free.fr - - - - - - Texte et illustrations Yves Saliba (tous droits réservés) . Dernière mise à jour le 08/08/2013 à 11:03